L’église Saint Quentin

Photo de l'église de Saint-Quentin.

Située en limite de l’ancien parc du château, l’église Saint-Quentin est un édifice assez vaste qui remonte principalement aux 12ème et 16ème siècles.

Une nef romane

Partie la plus ancienne, la nef a été bâtie dans la seconde moitié du 12ème siècle. Longue de quatre travées (elle en comptait autrefois cinq), elle est du type basilical, c’est-à-dire qu’elle comporte des bas-côtés (refaits en 1919), avec lesquels elle communique par des arcades brisées à ressaut. Celles-ci sont reçues sur des piles de même plan par l’intermédiaire d’un simple tailloir. Une voûte moderne en berceau surbaissé remplace la simple charpente d’origine. L’extérieur est réalisé avec soin, comme le montrent la corniche décorée de têtes d’animaux et la moulure continue qui relie les fenêtres et en souligne l’archivolte. On retrouve ce même raffinement en façade, où une grande fenêtre en arc brisé surmonte un petit portail de même forme.

Un chœur gothique tardif

Le choeur à chevet plat comptait initialement deux travées, mais n’en possède plus qu’une seule, à l’est. Sa voûte d’ogives est reçue sur des chapiteaux refaits tardivement et qui souligne l’influence de la Renaissance dans les dernières décénnies de l’art gothique au XVIe siècle (avec notamment des putti). Un triplet de fenêtres ajoure totalement le mur du chevet. L’ensemble fait preuve d’un très grand conservatisme et se réclame encore, malgré sa date, de l’architecture romane.

L’ajout d’un transept au 16e siècle, écrin de trésors artistiques

C’est au détriment de la dernière travée de la nef et de la première du choeur qu’est créé un transept au 16ème siècle. Sa croisée comporte une voûte d’ogives à liernes et tiercerons (nervures secondaires). Le bras nord est éclairé par des fenêtres en arc brisé à réseau flamboyant, tandis que celui du sud comporte des fenêtres en plein cintre sans réseau. Contemporaine du transept, la petite chapelle – aujourd’hui sacristie – occupant l’angle sud-est avait sans doute un usage seigneurial.

Vingt-deux panneaux en chêne sculpté, du début du 17ème siècle, ont été remontés dans le transept. De provenance inconnue, ils représentent notamment le Christ et les apôtres. L’église conserve par ailleurs un ensemble varié de vitraux des 19ème et 20ème siècles dont, au chevet, le martyr de saint Quentin, une oeuvre du maître verrier Ch. Champigneulle (1932) (2008, révisé 2015). Leurs teintes flamboyantes colorent  somptueusement l’édifice lorsque le soleil les traverse.

De Magny à Guiscard, histoire d’un village

Depuis longtemps, des hommes…

De nombreuses pierres taillées en silex ont été trouvées autour de Guiscard et témoignent de l’ancienneté de la présence de l’homme sur la commune, dès le Paléolithique (-100 000/-6 000) jusqu’au Néolithique (-6 000/-2 000)

Les historiens anciens évoquent aussi de nombreuses « tombelles », en fait des tumulus, c’est-à-dire des tombes qui datent de l’âge du Bronze (-2 000/ -800).

En 2010, un diagnostic archéologique a permis de mettre au jour un site avec des fossés parcellaire datant de la Tène (-400 / -50)

Un ancrage antique

Un habitat semble clairement existé à l’époque gallo-romaine (-50 / 496).

Plusieurs voies romaines passent à Gusicard ou aux alentours : près de de Beaugies, la route de Chauny à Nesle, les voies romaines d’Agrippa (Sous Auguste, début du 1er siècle) : Noyon-Tarlefesse-Genvry-Crisolles-Muirancourt-Fréniche  qui a existé avant le Noyon-Ham, le chemin de Villeselves à Guiscard via Berlancourt.

De nombreuses découvertes de céramiques gallo-romaines, de tuiles à rebords, de monnaies et de fondations de bâtiments sont trouvées à plusieurs endroits dans le village : Bûchoire, entre Guiscard et Villeselve, à la croisée de la D91 et de la D128 et rue de la Tombelle. Autour de Guiscard, de nombreuses villae, c’est-à-dire des domaines agricoles, ont été repérés.

La seigneurie de Magny

On connait mal Guiscard au début du Moyen-Age (496/987). Des traces sont mises au jour à Beines et Magny est évoqué en 988, lorsque son église est donnée au Chapitre de Noyon ce qui signifie que le seigneur de Magny est vassale du comte-évêque de Noyon.

Le village existe mais nous n’en connaissons pas le contour ni l’histoire dans la deuxième partie du Moyen Age. On sait qu’un château y existe et que Magny eu à souffrir de la Guerre de Cent ans, pillé par les Anglais et les bourguignons.

De Magny à Guiscard, l’apogée d’un village

L’époque moderne (1492-1789) est une période de contrastes pour Guiscard et sa région. Le village et ses alentours sont d’abord très durement éprouvés par les différents conflits : guerre avec les Espagnols au XVIe siècle et au XVIIe siècle, Fronde au milieu du XVIIe siècle sous la direction du Grand Condé. Puis la fin du XVIIe siècle et le XVIIIe siècle sont une époque de développement, d’agrandissement et de prospérité symbolisée par le magnifique château et son parc mais aussi par l’urbanisation du village.

En 1699 le duc de Chevreuse vend la terre au comte Louis de Guiscard. Louis XIV réunit la seigneurie de Magny à celle de Chauny, avec plusieurs paroisses pour créer le marquisat de Guiscard en 1705.

Ainsi la commune reçoit le nom de Guiscard dans les actes publics, mais il faut attendre près d’un siècle pour que cela soit généralement adopté.

Le diagnostic de la rue de l’Epée  a montré l’urbanisation de ce secteur au cours de s XVIe-XVIIe siècles. La Parcelle se trouvait dans les jardins du château. Des voies dont l’ancêtre de la rue Florence Adrian et des fondations en pierres ont été mises au jour avec un mobilier varié : vaisselle en gré de Beauvaisis, plats a sgrafiatto, statuette etc.

Guiscard d’hier à aujourd’hui

Au XIXe puis au XXe siècle Guiscard est la ville centre d’un canton. Ses activités sont essentiellement agricoles comme en témoignent les nombreuses fermes.  Sans dominer, l’industrie n’y est pas absente : briqueteries, 4 sablonnières, 2 fours à chaux, une tuilerie des sucreries à Guiscard et à Bûchoir, une distillerie à Beines. Le village est considérablement éprouvé par la Première guerre mondiale.

Le chaufour

Un chaufour est un four à chaux. Il s’agit donc d’un four où le calcaire est chauffé à haute température (900°) pour le transformer en chaux. On obtient par ce procédé de la « chaux vive ». Celle-ci est ensuite hydratée pour obtenir de la « chaux éteinte ». Ce type d’installation est donc assez courant dans les villages au XIXe et début du XXe siècle car la chaux sert à la fabrication de mortier pour la construction.

A Guiscard le Chaufour…

Comme souvent le four a donné son nom à un lieu et ici une rue puis par extension à un bâtiment. Ce dernier est une ancienne ferme réhabilité en centre culturel en 2013 par l’association les Farfadets pour accueillir expositions, concerts et événements culturels. Depuis 2016 il abrite la médiathèque communale mise en place avec l’aide de la médiathèque départementale de l’Oise.

La danse Macabre

Photo de l’extérieur de la danse macabre.
Photo de l’intérieur de la danse macabre.
Photo de l’intérieur de la danse macabre.
Photo de l’intérieur de la danse macabre.

Localisation : Rue de l’église (au fond du cimetière)

Type et nom du monument : Chapelle funéraire

Catégorie : Architecture religieuse

Statut : propriété privée

Protection

Edifice inscrit sur la liste des Monuments historiques, le 8 septembre 2000. La chapelle est en cours de classement car il s’agit d’un exemple unique en France et le mieux conservé.
(Existence d’une autre danse macabre conçue à Chepoix en 1925 et dont la qualité stylistique est moins intéressante).

Les archives de Gérard DE BERNY ont été transférées à son légataire universel, il ne reste actuellement plus beaucoup de documents sur la réalisation de la chapelle. Un texte a été rédigé par Mme DA COSTA en 1999 pour appuyer la demande d’inscription de l’édifice sur la liste supplémentaire des Monuments historiques. La Direction Régionale des Affaires Culturelles de Picardie conserve également quelques doucments (devis, croquis…).

La chapelle funéraire a été construite, en 1932, à la demande de Gérard DE BERNY*, Sénateur de la Somme pour remplacer un monument antérieur dédié à la famille maternelle de Sénateur qui fut détruite lors du premier conflit mondial.
Le décor intérieur de la chapelle est remarquable. Il s’agit d’un travail de collaboration entre Pierre ANSART, architecte, et son fils, Gérard ANSART et l’atelier GAUDIN à Paris. Le père et le fils ANSART s’occupèrent de la conception de la décoration intérieure (cartons de la danse macabre et des vitraux).
Jean GAUDIN s’employa à exécuter les vitraux et les mosaïques.

* Gérard DE BERNY né le 18 février 1880, fils de Charles DE BERNY et de Célestine DUVETTE, connu pour avoir été le dernier propriétaire de l’Hôtel des Trésoriers de France (construit entre 1633 et 1634) à Amiens. En 1957, il lègue ce bâtiment à la ville pour qu’elle en fasse un musée intitulé « Hôtel de Berny ».

Description architecturale

Ext. : la chapelle, de plan rectangulaire, est adossée à l’angle nord-est du cimetière. Erigée en briques (briques disposées en damier ou en arête de poisson) et en béton, elle est couverte d’une toiture en zinc. La façade occidentale est percée d’une ouverture en plein-cintre ornée de voussures et fermée par une grille de fer forgée.

Int. : la sobriété extérieure de l’édifice contraste avec la richesse du décor intérieur. Les murs sont percés à mi-hauteur, à l’ouest, au nord et au sud de baies en plein cintre garnies de vitraux en mosaïque transparente. La mosaïque (en émaux, pâte de verre et marbre) parcoure, quant à elle, la partie inférieure des parois de la chapelle. Les trois couleurs employées sont l’or et l’argent pour les personnages ; les formes sont réhaussées d’un trait noir. Le bleu est utilisé pour le fond et la frise en dents de scie.

Décor

Le décor principal de l’intérieur de la chapelle est la danse macabre.
La première image débute par une représentation des morts. Trois morts sortent de leur tombeau. Puis, la danse macabre commence et entraîne dix-sept morts et dix-huit vivants dans la farandole. Elle se termine par la figure traditionnelle des danses macabres médiévales « le laboureur » (partie non visibles de l’extérieur). Cf. : plan de la chapelle funéraire de Guiscard.

Matériaux et technique

  • Int. : mosaïque or et bleu.
  • Ext. : brique rouge et béton.
  • Toiture : zinc.

Commentaire/Intérêt touristique du monument

Les danses macabres étaient très populaires à partir de la seconde moitié du XVe siècle en France : la Chaise-Dieu en Auvergne (1470), La Ferté Loupière dans l’Yonne (1500) et en Europe : Beram en Croatie (1474), Berlin en Allemagne (1485)…
Elles étaient le plus souvent réalisé sous forme de fresques commandées par l’église et reflétaient les angoisses des hommes et les préoccupations de l’église au Moyen-Age. L’obsession de la mort hantait, en effet, les esprits. Deux fléaux contribuèrent vraisenblablement à la popularité des danses macabres : la peste noire (moitié du XIVè siècle) et la guerre de cent ans (1337-1453).
Très représentées également au XVIe siècle, elle perdirent peu à peu de leur intérêt au XVIIIe siècle.
La danse macabre de Guiscard, réalisée dans l’entre-deux guerres, est à la fois le reflet d’un contexte où la mort fut très présente au cours des années de guerre et une satire sociale qui définit l’égalité de tous devant la mort.

La danse macabre a été rédigé par le service communication.

Guiscard, site historique Grimaldi de Monaco

Toute l’histoire entre Guiscard et Monaco est à retrouver sur le site Internet des sites historiques Grimaldi de Monaco.